Quand la paresse l'empare des âmes. [PV Kuro-chan \o]

Paresse, fille d'Accidie, est la plus douce des sept soeurs.

La nuit avait été longue et courte. Pourquoi ? Elle fut courte pour la demoiselle car elle n’avait réussi qu’à dormir trois heures. Trois pauvres petites heures où elle s’était battue avec son lit pour essayer de dormir. Trois pauvres petites heures que Morphée avaient voulues d’elle. En contre partie, elles furent longues car à côté d’elle, elle entendit les débats amoureux de ses voisins. Une situation qu’elle ne pouvait pas supporter. Elle se l’avouait, elle était en manque. Elle était prise d’une addiction qui pouvait faire d’elle une demoiselle sans savoir vivre : Elle était accro au sexe. Une condition dont elle ne se plaignait pas, enfin jusqu’à maintenant.

Après ces trois heures-là, elle entendit son réveil sonné : il était 7h45. Pour la première fois qu’elle était ici, elle s’était réveillée avant que son réveil ne le fit pour ses autres colocataires. Oui, parce qu’en règle général, ce n’était pas la machine qui la réveillait, mais les demoiselles avec qui elles dormaient. D’ailleurs, elle n’en connait qu’une seule pour le moment : L. Addison Finis Victoria. Cette demoiselle était une élève de la classe 2-B, elle se trouvait juste au-dessus de notre chère Kawa. Contrairement à ce que vous pouvez vous imaginer, elle ne rêvait pas de coucher avec elle. Non pas qu’elle la trouvait moche – loin de là – mais elle préférait la garder comme amie. Contre toute attente, elle avait réussi à se faire des amies chez les filles. D’ailleurs, elle pouvait s’en faire, vu qu’elle était assez populaire, mais cela ne se faisait pas car elle avait un horrible défaut : elle était jalouse des filles qui s’approchaient de Jeremy. Malheureusement pour elle, il était ami avec beaucoup d’elles. Une popularité qu’elle ne supportait pas. Bref, quand elle se leva, elle éteignit son objet de malheur et alla directement se laver ; elle mit moins d’une demi-heure pour se préparer. Ce matin, elle battait tous ses records. Quand elle fut lavée et préparée, elle partit de la chambre pour aller manger. Son manque de sommeil lui provoquait un appétit féroce. Elle avait l’impression d’avoir fait du piratage toute la nuit.

Quand elle arriva dans le réfectoire, elle ne vit personne qu’elle connaissait. Un troupeau d’inconnu se trouvait devant elle. Sans y faire attention, elle marcha vers la table où elle avait l’habitude de manger avec Jeremy. Cette fois-ci, elle ne mangea pas avec lui et surtout, deux mecs la firent chier.

??? – Hey Mam’zelle ! Comment ça se fait que tu manges toute seule ?

Sans lui répondre de suite, elle finit son plateau. Heureusement pour elle, elle mangea vite cette fois-ci. Alors que la journée avait bien commencé pour elle, elle fut gâchée par deux grands couillons. Dès qu’elle eut fini, elle se leva avec son plateau avant de lui répondre.

Kawa – Parce que j’aime pas être dérangée quand je mange, surtout par deux grands couillons, comme toi et ton pote.

Quand les deux mecs percutèrent de sa réplique, elle était déjà sortie. Elle sortit du réfectoire. A ce moment, elle se rendit compte qu’elle ne savait pas ce qu’elle avait comme cours. Ah lala ! cette chère Kawa. Un jour, elle serait bien capable d’oublier de s’habiller avant d’aller en cours. Bref, à ce moment-là, elle sortit son agenda et vit qu’elle avait sport. Quand elle lut ce mot, on pouvait lire du dégoût et du mépris sur son visage. Elle avait horreur de cette matière ; elle trouvait que c’était la matière la plus inutile au monde. Déjà qu’à la base, elle détestait bouger son cul, elle détestait encore plus le faire pour un prof’ qui en avait rien à faire d’elle. Oui, Kawa aimait bien bouger quand des gens la regardaient. Malheureusement pour elle, dans ce cours-ci, personne ne la regardait. Une chose qu’elle ne pouvait pas supporter.

Il était déjà trop tard pour faire marche arrière, le prof l’avait vu arrivé avec cette expression de dégoût sur le visage. Elle eut de la chance dans son malheur : Le prof, pour ne pas se faire chier avec elle, l’avait autorisé à rester dans les gradins pour regarder les autres jouer. De loin, ils ressemblaient à de petits insectes qui courraient derrière un ballon. Kawa les trouvait pathétique. Au moment où elle allait sortir son portable, elle aperçut quelqu’un. Il n’avait pas l’air moche. Elle rangea son portable et alla le voir :

Kawa – Hey salut ! Je ne t’ai jamais vu dans l’établissement, tu es nouveau ?

Elle s’assit à côté de lui. Même de près, il n’était pas moche. Aux yeux de la demoiselle, il venait de gagner un point. Un point qu’il allait pouvoir utiliser à sa guise, surtout si c’était pour une partie de jambe en l’air.

HRP:

La journée commençait mal, il était à peine cinq heure et Kuronushi était déjà réveillé.

* Maudit sommeil, même dans mes rêves je n'aurai pas le droit à un peu de répit non ? Si j'en crois les “spécialistes”, ce qu'on appelle subconscient qui domine le monde du rêve devrait servir de soupape de sécurité pour m'empêcher de devenir idiot ou fou comme les autres...conneries tout ça encore ? *

Le garçon se leva discrètement, s'il était réveillé les autres peut-être pas, sûrement pas même...ils avaient du veiller encore jusqu'à une heure tardive...se pavanant comme les abrutis qu'ils sont, l'alcool les tueraient...Ça ne faisait pas frémir l'homme qu'il était...après tout les autres ne sont pas son problème. Puis, même s'il ne les aimait pas, il fallait rester en bonne entente, s'intégrer, mais juste ce qu'il faut, pas plus. Il avait promis à ses parents de tout faire pour ne pas se faire renvoyer, si son manque “d’amis” pouvait être une raison suffisante alors il faudrait y remédier.

Bon, où aller et que faire ? L'école à cette heure doit être bien vide, puis les couloirs la nuit ne sont pas intéressants. Même si Kurnoushi avait la possibilité de lire un livre ce qu'il désirait c'était marcher, flâner sans but précis afin de se vider la tête de ce cauchemar qu'il avait eu.

Sortant de sa chambre à pas de loups après avoir enfilé une tenue descente et “scolaire”, il descendit les marches du bâtiment. La veille il avait eu le droit à un petit tour de présentation des locaux, rien de bien complet mais suffisant pour savoir où étaient les salles de cours, le réfectoire, et l'endroit où étaient prodigués les cours de sport. Le terrain de sport...lui qui détestait ce cours pourrait peut-être profiter de ce réveil inopiné pour aller marcher sur la piste, après tout pas de profs pour lui dire que c'était du sport et non de la marche qui se faisaient sur la piste.

Le jeune homme sortit donc du bâtiment se dirigeant paisiblement vers le terrain de sport, le temps était assez clément, c'était déjà ça de gagné.

*Cet établissement est quand même peu commun, je n'ai pas croisé un seul surveillant qui me réprimande pour ma sortie à cette heure, cela m'évitera de me lancer dans un discours comme quoi à mon âge les fugues se font rares et que l'on est capable d'appeler si l'on a un souci quelconque qui nous empêcherait de nous débrouiller seul. Merde, j'ai oublié de regarder ce que j'avais comme cours tout à l'heure, tant pis je devrais avoir le temps de préparer le strict minimum si je ne me perds pas. *

C'est ainsi que Kuronushi se retrouva sur le terrain de sport à marcher un peu, cessant toute pensée. Au bout d'une heure le garçon s'installat dans les gradins, l'air frais lui faisait du bien, il sentait l'odeur de l'air pur, cette odeur particulière qui signal que le jour va se lever, comme un réveil naturel...Le jeune adulte s'endormit ainsi bercé par l'air frais du matin, les idées claires, les pensées sereines.

« -Kuro ! Kurooooo ! Raaaah encore en train de rêvasser, lève-toi tu dois nous aider pour l'anniversaire !
-Quoi mais il est à peine huit heure m'man ! Son anniversaire ne commence que dans deux heures on a le temps !
-On aurait eu le temps si tu avais pris ton bain hier soir, lève-toi et file vite te laver avant de ranger ta chambre, après tu iras accrocher les décorations, agit en homme mon fils.
- Ouiiiii. »

Le petit garçon alla se laver, s'habilla et mis les décorations en place, tout était parfait, tout était prêt. Deux jeunes filles sans visages entrèrent dans la pièce, sans rien dire elles s'installèrent à la table non loin. Le jeune Kuronushi appela sa mère, celle-ci accourut, paniquée.
« -Mais qu'as-tu donc fait fils ignoble ! Tu te rends compte de ce qu'elles ont subit par ta faute, que pensais-tu leur offrir hein ? Une vie meilleur, sans visage, des fantômes seraient plus heureux que tes sœurs, va-t-en, tout de suite, sort de chez nous, sort de nos vies, espèce de monstre ! »

Kuronushi se réveilla à nouveau.

* Encore ce maudit cauchemar, pourquoi ? Pourquoi à chaque fois perdent-elles leur visage ? Je n'ai rien fait, c'est absurde, et ma mère ne veut pas que je sorte de sa vie...quoique ça j'en sais fichtre rien. Bordel, il est quel heure ? *

Apparemment il était l'heure d'être en cours, des élèves étaient déjà avec un professeur, son intégration commençait bien. Tant pis, il irait voir à l'infirmerie pour leur expliquer la situation, ils lui feraient aimablement un mot et il irait s'excuser après auprès des professeurs, oui, ça devrait marcher.

Essayant de reprendre le contrôle de lui-même en fluidifiant ses pensées, chassant ainsi un air paniqué qui aurait pu se lire sur son visage, Kuronushi entendit une voix s'adresser à lui.

Une voix douce, subtile, cela changeait de nasillardes qu'il entendait habituellement, des salutations et tout de suite une question dont la réponse était évidente...rhétorique d'approche ? Certainement.

Se tournant pour observer son interlocutrice Kuronushi en resta figé. Elle était belle, sans aucun doute une femme très appréciée par ses camarades, avec de tels yeux elle ne devait pas manquer de compagnons non plus...pourtant elle est venue le voir, lui l'antipathique scolairement reconnu pour ses coups d'éclats, et elle était proche, juste à côté de lui, ça le rendait mal à l'aise.

Il fallait tout de même lui répondre...que dire, peu importe, pas le temps de réfléchir il allait improviser.

"-Bonjour mademoiselle, effectivement je suis nouveau ici, et si je puis me permettre mon arrivée commence mal, je devrais être ailleurs. Peu importe, maintenant vous êtes là et, enfin, je veux dire, que heu...vous allez bien ? Vous n'avez pas de cours ? Comment trouvez-vous le temps aujourd’hui ?"

Pitoyable, son approche était terriblement pathétique, il le savait, mais il n'avait pas eu le temps de réfléchir à ce qu'il disait. D'ailleurs, si ses sens ne le trompent pas il doit être un peu rouge, une chance qu'il ne transpire pas et qu'il n'ait d'ailleurs aucune odeur particulière. Il fallait se rattraper, et vite, ne pas lui laisser le temps de répondre. Éclaircissant sa voix afin de ne pas laisser paraître son temps de réflexion, Kuronushi reprit la parole. Sa voix était plus grave que précédemment, le ton plus posé.

"Veuillez m'excuser, j'ai totalement oublié la politesse. Je m'appelle Kuronushi Yotsune, je suis censé être en cours et...heu...je viens de me réveiller. Puis-je dans mon état vous être utile ?"

C'était un peu mieux, pas encore tout à fait ça...Mais il prenait sur lui pour ne pas partir en tournant le dos à cette femme. Elle était peut-être belle, mais était-elle digne de lui, serait-elle encore une de ces commères de couloir...ou au contraire une vraie personne avec de vraies qualités et un vrai intellect ?

HRP:

Paresse, fille d'Accidie, est la plus douce des sept soeurs.

Contrairement à son caractère de con, le temps en cette belle matinée était doux et chaleureux. Les rayons du soleil donnaient déjà mal à la tête à notre élève de la classe 2-C. Elle ne savait pas quoi faire quand elle vit le garçon dans les gradins. Elle n’avait aucun adjectif pour le décrire. Non pas qu’il était moche, au contraire, mais il avait une drôle d’expression sur le visage. Venait-il de dormir ? Elle ne savait pas et elle s’en foutait royalement. En lui, elle venait de voir une personne avec qui elle pourrait passer l’heure. Elle s’approcha doucement de lui avant de lui demander s’il était nouveau ou non. Il était vrai qu’elle ne l’avait jamais vu dans l’établissement. Une chose pas rare vu qu’elle ne s’intéressait qu’à Jeremy, son grand amour. Au moment où elle s’assit, il lui répondit :

??? – « Bonjour mademoiselle, effectivement je suis nouveau ici, et si je puis me permettre mon arrivée commence mal, je devrais être ailleurs. Peu importe, maintenant vous êtes là et, enfin, je veux dire, que heu...vous allez bien ? Vous n'avez pas de cours ? Comment trouvez-vous le temps aujourd’hui ? »

Le garçon semblait être le genre de mec timide avec les filles. En général, elle aimait jouer avec ce type de personne. Elle adorait les chauffer et au moment où ils se sentaient aussi vulnérables qu’un bébé venant juste de naître, elle les balançait comme de vieilles chaussettes, quand elle ne les mettait pas dans leur lit. Un petit détail dont elle voudrait bien parler avec lui, juste pour voir comment est-ce qu’il allait réagir. Kawa est son sadisme ; sous ses airs de princesse, elle est une vipère. Si elle devait être une créature mystique, elle serait – sans hésiter – une sirène. Bref, avant qu’elle ne puisse rajouter quelques choses, il continua :

??? – « Veuillez m'excuser, j'ai totalement oublié la politesse. Je m'appelle Kuronushi Yotsune, je suis censé être en cours et...heu...je viens de me réveiller. Puis-je dans mon état vous être utile ? »

La seule chose qu’elle détestait chez ce genre de mec, c’était le fait qu’ils vouvoyaient toujours les filles, surtout quand elles étaient super mignonnes, comme Kawa. Quand il se présenta, elle était toujours assise à côté de lui. Elle était assise en diagonale pour mieux le voir. Plus elle le regardait, plus elle avait l’impression qu’il rougissait. Elle trouvait cela mignon et pathétique à la fois. Quelques secondes avant de répondre, elle lui présenta sa main.

Kawa – Salut Kuro-chan, moi c’est Kawa. Kawa Gekido. Dit-elle en souriant. Je vais répondre à tes questions une par une et dans l’ordre. Continua-t-elle en rigolant : Je vais très bien. J’ai cours, mais comme je n’ai pas envie de courir après le ballon avec les autres membres de ma classe, bah je suis restée dans les gradins et je trouve le temps magnifique, et toi ?

Elle sentait le garçon aussi stressé qu’un intello devant une stripteaseuse. Cette situation était assez comique aux yeux de la demoiselle. Elle se remit en face du terrain avant de continuer son discours : elle voulait surveiller son ambassadeur en même temps que de parler à son nouveau compagnon de parlote.

Kawa – Tu sais, même si tu es nouveau, tu peux me tutoyer. Je suis sûr que je suis plus jeune que toi, dit-elle sur un ton enjôleuse. Et… tu es arrivé quand dans l’établissement ? ajouta-t-elle, quand elle percuta qu’il lui avait dit qu’il était nouveau ici.

Même si cela ne faisait que quelques minutes qu’elle le connaissait, elle l’aimait bien. S’il continuait dans cette voie, elle pensait le faire entrer dans son cercle privé de personne qu’elle aimait. Une place qui était très cher, même pour les hommes. Bref, elle avait fini de parler. Pour le taquiner un peu, elle se balança vers lui. Elle ne savait pas comment il allait réagir, mais elle comptait bien s’amuser avec lui pour le reste de l’heure et peut-être même, s’il l’amusait toujours, rester avec lui pour le reste de la matinée.

HRP:

Nom d'un petit bonhomme, la proximité de cette demoiselle lui donnait des envies de fuir au loin. Non pas qu'elle soit désagréable au regard ou à l'ouïe, mais Kuronushi sentait l'ennui à plein nez..puis faut pas déconner : il a cours quelque part dans ce bordel qu'un appel école...quoique, Il peut très bien se passer des cours, de toute façon les professeurs sont tous plus ignares les uns que les autres et apprendre à faire une intégrale d'un nombre imaginaire ne lui servira jamais à ouvrir une porte.

La demoiselle rigolait, d'accord les questions dont il l'avait bombardé étaient... indéfinissables, pathétique était vraiment pas glorieux mais avec un peu plus d'éveil c'était pire, une telle approche le faisait passer pour un de ces demeurés qui ne savent pas quoi dire. Oui, c'était un fait il ne savait pas quoi dire sur le coup, comme quoi : toujours penser avant d'agir.

Cette douceur matinale s'appelait donc Kawa Gekido, elle avait sport mais préférait regarder les autres courir que les imiter, un bon point pour elle selon Yotsune : courir c'est bon pour les écervelés. Et elle voulait qu'il la tutoie, il la tutoierait donc, si il y arrive.

La jeune demoiselle se balança vers Kuronushi. Surpris ce dernier se mit à réfléchir rapidement :

* Que faire, passer pour un pervers écervelé et la retenir en essayant de toucher une partie du corps un peu étrange ; la repousser violemment parce que je ne suis pas un édredon ? Non rien de tout ça, rien à foutre qu'elle s'avachisse sur moi comme un tas de chair sans os, je ne bougerai pas, je vais juste parler et lui signifier ce que je pense de ce qu'elle vient de faire...ou pas, faut quand même que je me fasse des amis...parce que sinon les parents vont encore piquer leur crise, me dire qu'ils ne m'ont pas élevé ainsi, ils auraient raison, ils ne m'ont pas élevé...*

Le petit homme resta donc ainsi sans bouger, silencieux. Le temps de la réflexion était sacré, mais point trop n'en fallait. D'une voix grave, entâchée d'une gêne gutturale Kuronushi se mit à parler, doucement, insistant sur les premiers mots :

''- Enchanté de te connaître Gekido-san. Pour te répondre : je suis arrivé hier...et déjà ça commence mal, je devais être un peu plus comme les autres mais c'est loupé, et on s'en fout totalement, de toute façon les profs ne valent pas mieux que les élèves. Sans vouloir t'offenser ou te blesser mais au fond que fais-tu ici dans cet établissement, tu aurais pu être ailleurs, quelque part où tu aurais pu pleinement exprimer ta beauté, enfin je dis cela ainsi...Si jamais je dérange, dis-le, je partirai. Cet établissement est un mystère et je ne veux pas t'importuner.''

C'était peut-être un peu brutal, un manque de tact certain, mais c'était dit. Kuronushi se posait cette question parce qu'au fond elle était belle, elle aurait pu prendre d'autre chemins. Bon, certes cela ne le regardait pas, mais de quoi voulait-elle parler il n'en savait rien et quitte à sécher les cours autant essayer d'être amical, ou de le paraître.

Kuronushi étendit ses jambes, s'arquant légèrement pour se détendre. Son dos lui rappelait qu'il s'était endormi dans les gradins, pas dans son lit, et le confort n'est nettement pas le même. Tout en s'étirant le garçon vint frôler le corps de Kawa.

* Bon, elle est pas mal, elle a l'air intelligente et son petit air séducteur est mignon, mais je ne sais toujours pas si c'est une de ces cruches ou si elle a véritablement un potentiel intéressant. *

HRP:

Paresse, fille d'Accidie, est la plus douce des sept soeurs.

Elle trouvait le garçon vraiment très drôle et très intéressant. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait envie de jouer avec lui. Une envie qu’elle allait satisfaire sans scrupule. Par chance, pour l’inconnu, elle n’était pas du genre à s’amuser méchamment. Elle préférait, de loin, taquiner les gens jusqu’au moment où celle-ci allait mal le prendre. Elle aimait pousser les gens à bout. Quand elle voyait l’allure du garçon, elle savait comment s’y prendre avec lui : elle allait s’amuser dans le domaine du rapprochement. Le garçon ne semblait pas bien méchant. Il apparaissait comme quelqu’un de gentil, d’un peu trop gentil.

Pendant qu’elle discutait avec lui, elle se rendit compte qu’il rougissait et surtout, qu’il continuait à la vouvoyer. Même si elle trouvait cela mignon, elle avait horreur de ça, surtout qu’elle était plus jeune que lui. En plus des mimiques qu’elle remarquant, elle écoutait attentivement. Elle apprit donc qu’il s’appelait Kuronushi et surtout, qu’il avait mal commencé sa rentrée. Quand elle l’écoutait, elle avait bien envie de lui répondre « comme tout le monde ici, mon cher », mais elle ne le fit pas ; elle resta là, à l’écouter. Puis, en suivant le fil de la conversation, il lui demanda pourquoi est-ce qu’elle était ici. Sans s’en rendre compte, il venait de poser la question qui fâchait. Même si ce n’était pas de sa faute, elle fronça les sourcils avant de se calmer dans la même seconde.

Kawa – Merci beaucoup pour tes compliments. Il est vrai que cet établissement n’est pas le meilleur du pays, mais c’est le plus près de chez moi.

Elle lui avait répondu cela pour cacher la véritable raison de son inscription ici. Parce que oui, Kawa aurait été n’importe où une certaine personne était. Elle n’avait été ici que dans le seul but de rester auprès d’elle. Bref. Elle l’écouta.

Si Kawa était un mystère pour ce garçon, ce Kuronushi était aussi un mystère pour elle. Elle ne comprenait pas pourquoi ce garçon était seul ici. Enfin, elle ne comprenait pas pourquoi il n’était pas avec les autres élèves de sa classe. Elle le scrutait. Elle le regardait s’étendre. Il ne parlait pas beaucoup et d’une façon peu vu par la demoiselle. C’était peut-être cette « originalité » dans le langage qu’il fit qu’elle pensait bien l’aimer.

Kawa – Je t’ai déjà dit de ne par me tutoyer. Tu peux m’appeler Kawa, tu sais. Continua-t-elle. Et toi, comment ça se fait que tu sois ici ? Tu n’as pas l’air de te plaire ici.

Vu qu’il ne semblait pas très bavard, elle allait devoir mener la discussion. Elle détestait ce genre de situation. Malgré le fait qu’il semblait gentil et mignon, son côté « introverti » refroidissait la demoiselle. Elle qui rêvait créer un harem dans cette école, elle était tombée sur le mauvais client.

HRP:

La demoiselle avait froncé les sourcils. Mauvais signe, Kuronushi avait dû prononcer quelque chose qu’elle n’aimait pas. Malgré tout Kawa lui avait répondu.

* Étrange, j’ai pourtant eu l’impression d’avoir dit quelque chose de…dérangeant, je me suis peut-être trompé, elle a peut-être simplement vu ou senti quelque chose qui n’allait pas. Bref, de toute façon on devrait parler d’autre chose, après tout l’établissement on y est, pourquoi au final ne changera rien au fait établit. *

Comme un boomerang, la question lui fut retournée, agrémentée d’une affirmation : il semblait ne pas se plaire ici.

Cette affirmation était imprécise, oui le garçon ne se plaisait pas dans l’établissement, tout comme il ne se plaisait nulle part. Ce n’est pas ce genre de discours qui lui permettrait d’établir de nouvelles relations, loin de là. De plus, cet échange avait commencé de manière chaotique, autant essayer de remettre un peu d’ordre dans ses idées et ainsi de construire une discussion plus…construite ? Mais comment faire ?

Le regard sombre, un sourire aux lèvres, le jeune homme se délectât de l'instant, sublime torture neuronale destinée à essayer de paraître « normal »...C’est ainsi, lâchant un peu prise, que Kuro répondit à Kawa :

'' Pour moi c'est l'école de la dernière chance….Mais je ne suis pas très intéressant, j’espère que tu m’en excuseras.''

Le garçon croisa les bras, songeur, regardant toujours la jeune fille, une lueur naissante dans les yeux.

''Si nous parlions plutôt d'autre chose que cet établissement ? Je suppose que ton esprit vif et subtile doit se complaire dans l'art, qu'il soit pictural ou littéraire ? Je veux dire…enfin…tu as des passions ? Mis à part discuter avec un asocial en regardant des bipèdes courir dans tous les sens, bien sûr.''

La question était posée, maladroitement et un peu insultante pour les camarades de Kawa, réduits à de simple bipèdes. Certes la vision du jeune homme était ainsi clairement exposée, mais il ne fallait pas oublier de se faire des relations.

Pensant ainsi aux conséquences néfastes que pouvait avoir sa déclaration, Kuro se confondit en excuses, il était crispé et cela se ressentait dans sa manière de parler :

''Je suis désolé, je ne voulais pas t'offenser ou les insulter en les désignant par l'adjectif bipède, je ne les connais pas….Mais de loin ils n’ont pas l’air d’avoir ton rayonnement atypique. Bref, où en étions-nous ?''

Kuronushi se détendit, non qu’il soit fier de ses excuses malhabiles, ce fait était rare et c’est bien parce qu’il devait nouer des liens qu’il s’excusait. Quoique, en y regardant bien, ce que se mit à faire le damoiseau, Kawa était jolie. Ainsi qu’il l’avait proclamé dans ses excuses elle rayonnait un je-ne-sais-quoi de sensuel, un érotisme féminin qui éveilla les ardeurs du jeune homme.

Non il n’allait pas lui sauter dessus, ce serait déplacé et totalement contradictoire avec sa nature intellectuelle. Par contre si la jeune femme lui annonçait qu’elle aimait les auteurs qu’il affectionnait peut-être qu’il se mettrait à essayer de la séduire. Après tout, ce serait un beau coup d’éclat de dire à ses parents qu’il a une amie…qui est sa petite-amie. Un intérêt stratégique à ne pas oublier.

HRP: